CPI/ Affaire Le Procureur c. Al Hassan : « Je demande pardon à tous ceux que j’ai blessé et à toutes les victimes des crimes commis à Tombouctou… » déclare le djihadiste Al Hassan

Al Hassan Ag Abdoul Aziz Ag Mohamed Ag Mahmoud est le deuxième djihadiste malien actuellement détenu au quartier pénitentiaire de la CPI à la Haye avant d’être transféré  dans un autre pays  qui acceptera l’accueillir  pour qu’il  purge sa peine  de 10 ans d’emprisonnement à la suite de son jugement de première instance de la […]

CPI/ Affaire Le Procureur c. Al Hassan : « Je demande pardon à tous ceux que j’ai blessé et à toutes les victimes des crimes commis à Tombouctou… » déclare le djihadiste Al Hassan
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Al Hassan Ag Abdoul Aziz Ag Mohamed Ag Mahmoud est le deuxième djihadiste malien actuellement détenu au quartier pénitentiaire de la CPI à la Haye avant d’être transféré  dans un autre pays  qui acceptera l’accueillir  pour qu’il  purge sa peine  de 10 ans d’emprisonnement à la suite de son jugement de première instance de la Cour Pénale Internationale  l’ayant déclaré coupable d’une partie des charges portées à son encontre concernant des crimes de guerre et crimes contre l’humanité commis entre début mai 2012 et le 29 janvier 2013, à Tombouctou, dans le nord du Mali.  Le 17 décembre 2024, la Défense et l’Accusation ont abandonné leurs appels contre le verdict de culpabilité dans l’affaire. Les parties ne feront pas appel de la peine. Le verdict et la peine prononcés dans cette affaire sont désormais définitifs et l’affaire passera à l’étape des réparations. Suite à l’abandon de l’appel contre sa condamnation, Al Hassan a demandé pardon à toutes les victimes de la crise de 2012/2013 à travers une déclaration faite aux juges. Al Hassan toujours détenu au quartier pénitentiaire de la CPI jusqu’à ce qu’elle désigne un pays où purger sa peine a fait savoir aux juges à travers une déclaration de pardon qu’il a été pleinement informé des conséquences de sa décision et autorise son conseil à retirer l’appel formé contre le jugement rendu par la Chambre de première instance. Car il a pleinement conscience des conséquences juridiques de sa décision et il reconnait en particulier que cela signifie qu’aucun appel ne pourra être formé contre sa condamnation. Il n’interjettera pas appel de la décision relative à la peine fixée pour ces crimes. Pour Al Hassan , il a  éprouvé́, compris et vu le lourd fardeau que sa famille a dû porter du fait de son appartenance à Ansar Dine. Ajou’il que le Coran et les hadiths soulignent l’importance de demander pardon plutôt que de dire simplement  « je suis désolé́ ». Cette pratique met en évidence l’aspect spirituel du repenti en invitant à se tourner vers Dieu avec humilité́ et sincérité́.  « Mon Dieu, Tu es mon seigneur, il n’y a de dieu que Toi. Tu m’as créé, je suis Ton serviteur et je demeurerai attaché à Ton pacte et à Ta promesse autant que je le pourrai. Je Te demande de me préserver des méfaits que j’ai commis. Je reconnais les bienfaits dont Tu m’as gratifié et je reconnais mes péchés. Aussi pardonne-moi car nul autre que Toi ne pardonne les péchés. » Fulmine t’il . C’est pourquoi  Al Hassan  a tenu à demander pardon officiellement «  Je demande pardon à tous ceux que j’ai blessés et à toutes les victimes des crimes commis à Tombouctou pendant la période allant de mai 2012 à janvier 2013, dont les souffrances ont été décrites dans le jugement de première instance et dans la décision relative à la peine. Ce faisant, j’aimerais également insister sur le fait que je suis fermement opposé aux mariages forcés, car chaque personne, en particulier chaque femme, devrait avoir le droit de choisir. Pour moi, le consentement de la femme est non seulement essentiel mais aussi fondamental, comme le souligne l’islam qui accorde une grande importance à cette question. Je suis en outre un fervent défenseur de l’éducation des femmes et des filles, car je pense que leur autonomisation par l’apprentissage est essentielle au progrès de toute société́. Je m’engage à défendre cette cause dans mes actes et mes choix futurs.  J’encouragerai également la formation des femmes dans le domaine médical, et m’engage à y participer. Cela leur permettra de disposer des compétences nécessaires pour aider d’autres femmes, notamment pour signaler des cas de viol avec davantage d’efficacité́ et de précision. Je suis totalement contre l’usage de la force lors des interrogatoires, car cela va à l’encontre des droits fondamentaux et de la dignité́. De même, je trouve que les conditions inhumaines dans les unités de détention sont inacceptables et ne devraient jamais être tolérées. Je prie pour que toutes les personnes et les autorités nationales abandonnent ces pratiques.  Je suis fermement opposé à toutes les formes d’extrémisme, car elles ne font qu’alimenter la haine et la division en portant atteinte aux valeurs de justice et d’humanité́ auxquelles je suis profondément attaché. J’espère que d’autres pourront prendre connaissance de mes paroles et tirer des enseignements de mon expérience. J’estime que nous devrions tous œuvrer pour une justice réparatrice et transitionnelle au Mali, une justice permettant en particulier aux femmes, aux enfants et aux minorités d’exercer pleinement leurs droits et d’être protégés. Nous éviterons ainsi de reproduire les erreurs et les péchés que nous avons commis dans le passé. » Pour cette demande de pardon et d’abandon de son appel , le Procureur de la CPI Karim A.A. Khan KC sur le désistement des appels interjetés dans l’affaire contre M. Al Hassan `a pris note du fait que M. Al Hassan a abandonné son appel contre sa condamnation, le Procureur a décidé de ne plus faire appel du jugement de condamnation et décide de mettre un terme à l’appel interjeté par l’Accusation contre le jugement de condamnation en première instance. Selon le Statut de Rome avec le retrait des appels par les deux parties et leurs décisions de ne pas faire appel de la peine, la condamnation et la peine de M. Al Hassan peuvent désormais devenir définitives. Maintenant, toutes les victimes des crimes de M. Al Hassan peuvent demander réparation devant la Cour. Les procédures de réparation pour les crimes commis il y a plus de dix ans peuvent désormais être accélérées.  Et cela, le Procureur estime que la clôture de l’affaire apporte une certitude aux victimes et favorise ainsi les intérêts de la justice. Bokoum Abdoul Momini/maliweb.net