Discours de Monsieur le Ministre Mossa AG ATTAHER à l’occasion de la cérémonie d’ouverture de la journée internationale des migrants

SEGOU, LE 19 Décembre 2024 ▪ Général de Division Abdoulaye MAIGA, Premier ministre, Chef du Gouvernement ; ▪ Professeur Bouréma KANSAYE, ministre de l’enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique ; ▪ Mesdames et Messieurs les ministres ; ▪ Monsieur le Gouverneur de Nara ; ▪ Monsieur le Directeur Cabinet du Gouvernorat de Ségou ; […]

Discours de Monsieur le Ministre Mossa AG ATTAHER à l’occasion de la cérémonie d’ouverture de la journée internationale des migrants
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SEGOU, LE 19 Décembre 2024 Général de Division Abdoulaye MAIGA, Premier ministre, Chef du Gouvernement ; Professeur Bouréma KANSAYE, ministre de l’enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique ; Mesdames et Messieurs les ministres ; Monsieur le Gouverneur de Nara ; Monsieur le Directeur Cabinet du Gouvernorat de Ségou ; Monsieur les anciens ministres ; Monsieur le Coordonnateur Résident du Système des Nations Unies au Mali ; Monsieur l’Ambassadeur Représentant permanent du Mali auprès de l’Union africaine ; Monsieur l’Ambassadeur de l’Union européenne au Mali ; Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs, membres du Corps diplomatique et Représentants des Organisations internationales accrédités au Mali ; Monsieur le Chef de Mission de l’Organisation internationale pour les Migrations au Mali ; Monsieur le Président du Conseil régional de Ségou ; Monsieur le Maire de la Commune urbaine de Ségou ; Mesdames et Messieurs les représentants des départements ministériels ; Messieurs les représentants des légitimités traditionnelles ; Mesdames et Messieurs les Chefs de services régionaux et subrégionaux de l’Etat ; Mesdames et Messieurs les élus locaux ; Mesdames et Messieurs les représentants des Organisations de la société civile ; Monsieur le Président du Haut Conseil des Maliens de l’Extérieur ; Mesdames et Messieurs les représentants des Associations des migrants ; Mesdames et Messieurs les experts ; Mesdames et Messieurs les représentants de la presse ; Distingués invités ; Mesdames et Messieurs ; Après Koulikoro en 2022, SIKASSO EN 2023, nous voilà dans la ville historique de Ségou à l’occasion de l’édition 2024 de la commémoration de la Journée Internationale des migrants. SÉGOU SIDO NI BALANZAN DO, SÉGOU LA CITÉ DU KARITÉ ET DE L’ACACIA, nous voilà en ton sein sous la conduite du Premier ministre, chef du Gouvernement, ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, le Général de Division Abdoulaye Maïga pour parler des questions migratoires en général et de nos compatriotes établis à l’extérieur en particulier. Je vous demande de vous joindre à moi pour saluer et remercier chaleureusement le Premier ministre qui, malgré un agenda très chargé, marque par sa présence l’intérêt qu’il porte au sort de nos migrants et aux questions migratoires. SÉGOU LA VILLE DES 4441 BALANZANS, nous sommes dans ton antre, parce que nous savons, de par l’histoire, que dans le pouvoir bamanan, l’acacia est un symbole, celui de la générosité et de la prévoyance. Ne voit-on pas que pendant la saison des pluies, il perd ses feuilles pour que les autres arbres puissent profiter de l’abondance des pluies et pendant la saison sèche, il reverdit afin de nourrir les animaux ? Ségou est à l’image du balanzan, généreuse et prévoyante. L’histoire nous enseigne que Ségou couvre de sa générosité l’étranger, le migrant, le voyageur ou l’homme en mobilité, contre vents et marées. Tout comme dans le Mandé, dans le temps, l’étranger ou le migrant, outre le gîte et le couvert, jouissait de la sécurité pour sa personne et pour ses biens. Tout comme à Tombouctou, où il est de tradition de préférer l’enfant d’autrui à son propre enfant. En somme, tout comme au Mali : chez nous, l’étranger est sacré, donc le migrant est sacré. J’ai fait cette digression pour montrer que la Journée Internationale des Migrants que nous célébrons aujourd’hui nous a trouvés ancrés dans nos bonnes vieilles traditions d’hospitalité et de partage. C’est fort de cette tradition que notre pays figure parmi les tout premiers à avoir ratifié, le 5 juin 2003, la Convention internationale sur la protection des droits de tous les travailleurs migrants et des membres de leur famille. L’institution de la Journée Internationale des Migrants par l’Assemblée Générale des Nations Unies est consécutive à l’adoption, le 18 décembre 1990, de ladite Convention. En cette Journée Internationale des Migrants, nous sommes dans la ville de Biton Mamary Coulibaly pour donner sens à l’instruction numéro 7 des 8 priorités soumises au gouvernement par le Président de la Transition, le Général d’Armée Assimi GOITA. Nous sommes obligés de renforcer la protection des Maliens établis à l’extérieur et de créer des conditions favorables à leur pleine implication dans la vie de la Nation malienne. Cela prouve à suffisance que nos plus hautes autorités ont un souci permanent de nos compatriotes vivant à l’extérieur. Nous devons mettre la lumière sur ce qu’ils sont, car ils sont loin de l’image de bras cassés qu’on voudrait nous vendre. Je me plais de rappeler très souvent que l’apport de nos compatriotes au budget national tourne autour de 700 milliards. C’est le lieu d’affirmer que cette Journée est l’occasion de dissiper les préjugés sur les migrants, de sensibiliser l’opinion sur leurs contributions dans les domaines économique, culturel, social et politique au profit tant de leur pays d’origine que de leur pays de destination. Journée de réflexion que cette Journée Internationale des Migrants. Réfléchissons alors à agir pour le renforcement de leur protection, de faire des plaidoyers pour une migration plus humaine dans un esprit de solidarité et de tolérance. Journée de souvenirs que cette Journée Internationale des Migrants. Souvenons-nous donc de ces nombreux migrants morts, disparus, en détention ou qui subissent toute forme d’exploitation. Mesdames et Messieurs ; Distingués invités ; Nous sommes dans la ville de Ngolo Diarra où l’édition 2024 de la Journée Internationale des Migrants, placée sous la haute présidence de Son Excellence le Général d’Armée Assimi GOÏTA, Président de la Transition, Chef de l’État, a pris pour thème « Migrations, Genre et Changements climatiques : quelle protection pour les personnes en mobilité ? ». Ici, à Ségou, nos échanges porteront sur les liens migration-genre dans le contexte des changements climatiques, les instruments de protection des migrants et les mécanismes de renforcement de la résilience des populations. La problématique des changements climatiques et ses conséquences sur les migrations, l’insécurité alimentaire et les déplacements internes des populations constitue de plus en plus une réalité à l’ordre du jour des agendas politiques nationaux et internationaux. Nous, au Mali, nous connaissons les changements climatiques, nous en subissons les conséquences. Est-il utile d’évoquer le cycle des grandes sécheresses des années 70-80, qui ont poussé sur les routes de la migration des populations entières ? Plus tard, en 1990, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) faisait le constat que l’impact le plus marqué de l’évolution du climat pourrait être ressenti au niveau des migrations humaines. Cette prévision est devenue aujourd’hui plus réelle que jamais au point où les changements climatiques tendent à devenir l’une des causes principales des migrations dans le monde. Monsieur le Premier ministre, Mesdames et Messieurs ; Distingués invités ; Grâce aux actions du Gouvernement avec l’accompagnement nos partenaires internationaux, l’année 2024 a été marquée par la réalisation d’importantes activités pour la protection de nos compatriotes établis à l’extérieur et de leur mobilisation dans le cadre du développement national. Il s’agit notamment de : ➢ l’assistance à 10 500 de nos compatriotes en situation de détresse à l’extérieur à travers des opérations de rapatriement ; ➢ l’organisation du forum régional de Kayes sur les enjeux migratoires ; ➢ l’opérationnalisation du Cadre National pour la Réintégration des Migrants ; ➢ le renforcement de la coopération internationale sur les enjeux migratoires avec notre participation à plusieurs conférences internationales ; ➢ l’accompagnement des migrants de retour et des candidats potentiels à la migration irrégulière à travers des actions de renforcement des capacités, de soutien à la réintégration par le financement de projets et l’octroi de kits ; ➢ le lancement du programme national de sensibilisation et de communication contre la migration irrégulière ; ➢ le suivi de la mise en œuvre des recommandations des États généraux de la migration ; ➢ les visites auprès des communautés maliennes à l’extérieur. En dépit de ces efforts notoires de l’État et de ses partenaires force est de constater que la migration irrégulière continue de faire des drames, malheureusement. Les statistiques macabres liées à la tragédie de la migration irrégulière parlent et nous interpellent. Selon les estimations de l’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM), de janvier 2014 à septembre 2024, 67 000 migrants sont morts ou disparus sur les routes périlleuses de la migration irrégulière, dont 8 606 en 2023 et 6 997 en 2024. Au cours des dix dernières années, plus de 30 000 migrants sont décédés ou disparus dans leurs vaines tentatives d’atteindre l’Europe. Je rappelle cependant qu’au moins 80 % de la migration africaine se déroule en terre africaine. C’est le lieu de déplorer et même de condamner certains traitements infligés à des Africains par des Africains. Le spectacle de compatriotes africains subissant les pires sévices en terre africaine n’est pas tolérable. Balayons souvent devant nos portes et dans nos cours avant de jeter la pierre à ceux qui, de l’autre côté des océans, démontrent une inhumanité cruelle à l’endroit de nos enfants. Pensant certainement se sauver sans nous, je leur rappelle que : « La terre est l’héritage commun de tous. Nul ne se sauvera sans les autres ! Nul ne se sauvera sans l’Afrique ». La question de la protection des migrants s’impose plus que jamais aujourd’hui et notre engagement commun doit s’inscrire dans la mise en place de solutions durables pour venir à bout des défis migratoires. Ma digression sur Ségou et ses balanzans était pour montrer que Ségou a des valeurs à partager, tout comme d’autres contrées du Mali, tout comme d’autres contrées de l’Afrique. Nous invitons les uns et les autres à s’inspirer de la générosité et de la prévoyance du balanzan afin de faire preuve de plus d’humanité envers les migrants d’où qu’ils viennent et où qu’ils partent. Monsieur le Premier ministre, Chef du Gouvernement, Mesdames et Messieurs, Chers invités, Je puis vous assurer que nous poursuivons les réformes institutionnelles, notamment l’institutionnalisation de la Semaine Nationale des Maliens Établis à l’Extérieur (SENAME), la création d’une structure pérenne pour consolider les acquis du Programme TOKTEN, la promotion de l’investissement productif de la diaspora, la révision de la politique nationale de migration et le renforcement de la coopération internationale sur les enjeux migratoires. A ce stade de mon propos, permettez-moi d’exprimer ma profonde gratitude à l’ensemble des parties prenantes pour leur engagement et leur accompagnement en vue d’une meilleure gestion des migrations. Je voudrais remercier très sincèrement nos partenaires internationaux, les autorités administratives, politiques et les organisations de la société civile de Ségou pour avoir facilité l’organisation de cette rencontre. Je voudrais remercier la population pour son accueil chaleureux et sa formiodable la mobilisation. Je ne saurais conclure sans rappeler les vérités de SÉGOU SIDO DIARRA, l’autre nom de cette cité historique : les Ségoviens ne trahissent pas l’étranger, les Ségoviens ne maltraitent pas l’étranger, les Ségoviens ne vendent pas l’étranger. Venez à Ségou, vous qui maltraitez les migrants comme des sous-hommes. Venez au Mali pour qu’on vous enseigne que les MIGRANTS aussi sont des HOMMES qui ont des droits universellement reconnus, même s’ils sont mondialement bafoués. Je vous remercie de votre aimable attention.