Pour mieux évaluer la bonne gouvernance démocratique, les acteurs de la Société civile veulent mettre en place leurs propres outils de mesure, au-delà des Mo Ibrahim, des indices de perception de corruption. C’est le nouvel engagement du Cosce, qui veut l’endogénéisation de nos outils et instruments de mesure de la bonne gouvernance.
Par Justin GOMIS – Malgré les tensions pré-électorales, le Sénégal n’a pas raté son virage démocratique en 2024. Avec le nouveau régime, qui a manifesté sa volonté d’améliorer la gouvernance, notre pays veut se doter de son propre outil de bonne gouvernance. «Nous devons aller vers l’endogénéisation de nos outils et instruments de mesure de la bonne gouvernance», annonce Moundiaye Cissé, président l’Ong 3D. Il fait un constat accablant : «Tous les outils, les instruments de gouvernance, que ce soit la gouvernance démocratique, la gouvernance économique, nous viennent en général de l’extérieur. Par exemple, l’indice Mo Ibrahim, l’indice sur la corruption. Ce sont des outils qui nous viennent d’ailleurs.» Et c’est pour cette raison, poursuit-il, que le Collectif des organisations de la Société civile pour les élections (Cosce) a décidé de s’investir pour que le Sénégal ait ses propres outils de mesure de la bonne gouvernance. «Oui, ces outils sont bien, mais nous devons avoir des outils qui nous sont propres. Des outils en phase avec nos réalités socio-culturelles», justifie-t-il.
Une démarche qui permettra au Sénégal de pouvoir parler de sa propre souveraineté économique, sa propre souveraineté alimentaire et de sa propre souveraineté monétaire. «Sur le plan de la gouvernance, nous devons aussi avoir notre propre souveraineté et notre propre mesure de la gouvernance. C’est ça qui a motivé le Cosce à aller en collaboration avec l’ambassade de la Grande Bretagne pour élaborer un référentiel de gouvernance démocratique et in fine mettre en place l’observatoire de la bonne gouvernance démocratique», note Moundiaye Cissé.
Pour atteindre cet objectif, qui consiste à en faire un outil sénégalais articulé sur nos valeurs socio-culturelles, un atelier de pré-évaluation du référentiel de l’observatoire de la gouvernance démocratique et politique au Sénégal a été organisé hier par le Cosce avec les acteurs de la Société civile.
Il aura pour mission de contribuer à la consolidation de la démocratie au Sénégal à travers un dispositif indépendant de surveillance, d’alerte et d’analyse de la gouvernance démocratique et politique. En fait, son objectif général consistera à mettre en place un système efficace de veille et d’évaluation de la qualité de la gouvernance démocratique au Sénégal.
Dans le même sillage, ce référentiel aura aussi pour but d’assurer la surveillance, l’analyse et le dialogue. Cependant, pour son utilisation, les acteurs comptent s’appuyer sur l’expérience à l’international, mais tout en veillant à ce qu’il n’y ait pas une influence extérieure. Pour le Cosce, «tout doit être ancré dans nos propres valeurs et réalités en mettant l’accent sur les valeurs fondamentales d’éthique et de morale et en cherchant l’équilibre harmonieux entre la tradition et la modernité».
En fait, ce référentiel sera comme un système de pilotage participatif et inclusif ancré dans les valeurs traditionnelles de dialogue tout en embrassant les principes démocratiques contemporains. Les acteurs comptent l’élaborer à travers des aspects dimensionnel, territorial et sociétal. Dans ce processus, tous les autres acteurs de la Société civile présents à cet atelier de validation de ce référentiel, ont promis d’accorder leurs violons pour disposer des instruments de bonne gouvernance démocratique, économique et politique.
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