PLF 2025
Kaoutar Khennach
Selon la confédération marocaine de TPE-PME, le Projet de Loi de Finances (PLF) 2025 au Maroc ne propose pas de solutions concrètes pour les Très Petites Entreprises (TPE), les Petites et Moyennes Entreprises (PME) et les Auto-entrepreneurs, qui rencontrent des défis croissants.
« L’accès aux financements et aux marchés publics demeure limité, les retards de paiement persistent et les incitations fiscales sont absentes. Cette situation a conduit à une détérioration significative de l’état des petites entreprises, avec une prévision alarmante de plus de 40 000 faillites d’ici la fin de 2024, dont 99 % concernent des TPE » annonce la confédération.
Bien que le PLF 2025 annonce 340 milliards de dirhams pour les investissements, l’inaction entourant la loi de 2013, qui prévoit l’attribution de 20 % des commandes publiques aux TPE-PME, empêche leur accès à ces ressources. De plus, bien que le gouvernement ait réservé 12 milliards de dirhams pour soutenir ces entreprises, l’absence de programmes concrets et mesurables soulève des inquiétudes quant à leur utilisation effective.
La confédération n’a pas manqué de signaler que les TPE et PME éprouvent des difficultés à accéder aux crédits bancaires traditionnels, en raison d’un taux directeur élevé de 2,75 %. Bien que le plafond du microcrédit ait été porté à 150 000 DH, les lourdeurs bureaucratiques et les taux d’intérêt élevés (supérieurs à 20 %) freinent l’accès au financement. Les délais de paiement prolongés nuisent à la trésorerie des TPE et PME, et malgré des lois censées sanctionner ces abus, les grandes entreprises continuent d’ignorer leurs obligations. L’absence de décrets d’application de la loi de 2013 prive les TPE et PME d’un accès à un marché public de plus de 300 milliards de dirhams par an, entraînant une perte cumulée de plus de 660 milliards de dirhams depuis l’adoption de cette loi. Les 12 milliards de dirhams prévus pour les TPE-PME dans le PLF 2025 manquent de programmes concrets pour garantir leur utilisation efficace, et aucune mesure spécifique n’encourage le développement des TPE-PME et des Auto-entrepreneurs.
Pour remédier à cette situation, la confédération propose de mettre en œuvre les décrets d’application de la loi de 2013, de créer des programmes de financement et d’accompagnement concrets et mesurables, d’introduire des incitations fiscales adaptées aux besoins des TPE et Auto-entrepreneurs, et d’améliorer la gestion des paiements pour prévenir les retards. Le gouvernement devrait également envisager des mesures pour protéger les TPE-PME sous-traitantes, comme introduire des lois pour protéger les sous-traitants contre les abus, établir des procédures efficaces pour résoudre les conflits, garantir l’attribution de 20 % des marchés publics aux TPE et PME, tout en mettant en place des mécanismes de protection pour leurs droits, et mettre en œuvre des programmes de soutien financier et de formation pour renforcer la compétitivité des TPE-PME.
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