Pratiquer les bons gestes peut sauver des vies

Journée Mondiale des Premiers Secours 2024 Ouardirhi Abdelaziz Célébrée le deuxième samedi de chaque mois de Septembre, la journée mondiale des premiers secours est un événement qui revêt une très grande importance pour tous les pays de la planète. Le 14 septembre 2024 marque une date importante dans le calendrier de la santé publique, car... L’article Pratiquer les bons gestes peut sauver des vies est apparu en premier sur ALBAYANE.

Pratiquer les bons gestes peut sauver des vies
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Journée Mondiale des Premiers Secours 2024 Ouardirhi Abdelaziz Célébrée le deuxième samedi de chaque mois de Septembre, la journée mondiale des premiers secours est un événement qui revêt une très grande importance pour tous les pays de la planète. Le 14 septembre 2024 marque une date importante dans le calendrier de la santé publique, car il s’agit de sauver des vies grâce aux premiers secours. Chacun de nous, jeune enfant, adolescent, adulte, personne âgée , femme ou homme, tous doivent prendre conscience qu’il est important de se former aux techniques de premiers secours. Une approche qui permet de devenir acteur de sa propre sécurité et de celle des autres. Qu’est-ce que les premiers secours ? Qu’en est-il au Maroc ? Pour faire le tour de la question des premiers secours, et des gestes qui sauvent des vies, nous avons été à la rencontre du docteur Mohamed Saadaoui, cardiologue interventionnel. La journée mondiale des premiers secours est bien plus qu’un simple événement, c’est une invitation à devenir acteur de sa propre sécurité et de celle des autres. Prenez part à cette initiative vitale : formez-vous, informez-vous, et devenez, vous aussi, un maillon essentiel de la chaîne des secours. Cette année, la journée mondiale des premiers secours 2024 a pour thème « Premiers secours et sport. » Un thème qui ne laisse personne insensible, surtout lorsqu’on sait que de nombreux athlètes  ou de jeunes joueurs de foot sont morts subitement sur les  pelouses des terrains, un drame qui aurait pu être évité. Une étude publiée dans le British journal of sport médicine démontre que chaque année, entre 2014 et 2018, une centaine de joueurs de football sont victimes d’une mort subite au cours d’un match ou jusqu’à une heure et demie après. Cela entraîne le décès dans 76 % des cas.  Mort sur un terrain de foot  Les exemples de jeunes joueurs morts subitement, victimes d’un arrêt cardiaque lors d’un match de foot sont nombreux. Adil Etakradi ( Olympic Khouribga ), décédé le 4 novembre 1997 lors d’une séance d’entrainement avec son équipe ( crise cardiaque ). Youssef Belkhouja (né le 16 juillet 1975 – mort le 29 septembre 2001) était un joueur de football marocain, il est mort à cause d’une crise cardiaque en plein match (Raja – Wydad). Jawad Akdar mort à l’âge de 28 ans à l’issue d’un match opposant le Hassania d’Agadir au Kenitra AC (2012). Abdelhak Nouri, 24 ans s’était soudainement écroulé pendant un match de préparation (Ajax Amstrdam). A 19 printemps à peine, le jeune Marocain Ibrahim Barmou est décédé, après avoir fait un arrêt cardiaque en plein match. Nord Isère octobre 2021 : un jeune gardien de but décède d’un arrêt cardiaque lors d’un match. L’international ivoirien Cheick Tioté décède subitement d’un arrêt cardiaque. Mort du Camerounais Patrick Ekeng Ben Idrissa Dermé.  L’international ivoirien Cheick Tioté décède subitement d’un arrêt cardiaque….. La liste des sportifs, des joueurs de foot qui sont terrassés par un arrêt cardiaque sur les terrains est longue, ce qui est une source d’inquiétude pour les joueurs, leurs équipes, les instances de foot nationales et internationales. Mais, il faut dire que la mort subite nous concerne tous, et pas que les sportifs. Dans la majorité des cas, il s’agit de personnes proportionnellement jeunes qui, dans plus qu’un cas sur deux, ne se plaignaient pas de problème cardiaque. La cause est cardiovasculaire dans 90 % des cas, avec un infarctus du myocarde qui se complique d’une accélération brutale du rythme cardiaque appelée fibrillation ventriculaire. Ce qu’il faut retenir, c’est que dans la majorité des cas les victimes d’arrêt cardiaque survenant dans la rue, ou à domicile, ne sont pas secouru à temps, ne bénéficient pas des gestes de premiers secours, un grand nombre de ces victimes meurent avant l’arrivée des premiers secours,  ou leur transfert à l’hôpital. C’est là un constat amer, qui démontre clairement que nous sommes très en retard en ce qui concerne les techniques de premiers secours. Nous accusons un retard aux gestes de premiers secours Il nous faut reconnaitre que nous sommes très en retard en ce qui concerne les premiers secours à apporter aux victimes en cas de crises cardiaques. Très peu de nos citoyens ont reçu un formation, et donc nombreux sont ceux qui ne savent pas effectuer le moindre geste de premiers secours, alors que de nombreux décès peuvent être évités. Le nombre de Marocains qui maitrisent les techniques de premiers secours, et qui sont capables de les appliquer est insignifiant, tout au plus 2 ou 3 %, alors qu’au niveau d’autres pays tel l’Allemagne, la Scandinavie, la Norvège , la Suède ou l’Autriche , c’est plus de 80% de la population qui est formée aux gestes de premiers secours.  Dans ces pays du Nord, tous les membres de la société sont initiés très jeunes aux gestes de premiers secours, et se sentent de ce fait très impliqués et concernés face à une personne qui est victime d’un arrêt cardiaque. Ils savent ce qu’il convient de faire immédiatement avant l’arrivée des équipes de secours. Ces populations ont cette culture de l’apprentissage du geste qui sauve. Ce qui nous fait défaut, et bien souvent on se contente de regarder la victime, et de mettre tout cela sur le dos du Mektoub. Les gestes de premiers secours Il est utile de rappeler ici quelques chiffres 130 décès sont provoqués quotidiennement par l’arrêt cardiaque au Maroc. En France, les arrêts cardiaques causent 40 000 décès par an. A l’échelle européenne, le nombre de morts subites de l’adulte est estimé à 250.000 par an, selon une étude de 2022. Ce qui, extrapolé à l’échelle mondiale, représenterait 4 millions à 5 millions de décès chaque année. Des vies peuvent être sauvées si chacun est bien formé aux gestes de premiers secours,  qui surviennent sur le lieu même ou la crise a lieu. En effet, la réanimation cardio-pulmonaire en cas d’arrêt cardiaque constitue l’une des interventions les plus efficaces pour améliorer la survie, mais pour cela il est essentiel d’être bien formé. Notre pays a tout à gagner en procédant au lancement de campagnes de sensibilisation avec une vraie politique de formation de nos citoyens dès l’école primaire, au niveau des collèges, des lycées, facultés, restaurants, entreprises , transports en commun , piscines …….. La formation aux gestes de premiers secours, doit être du ressort du ministère de la Santé des de la protection sociale. Cette formation  de courte durée comprend des gestes qui peuvent sauver des vies et que tout le monde peut aisément apprendre. Le Maroc ne doit pas rester à la traine, nous aurons à gagner en formant des bénévoles qui pourront intervenir sur les lieux mêmes des incidents et accidents. ……………………………………………  Entretien avec le docteur Mohamed Saadaoui , cardiologue interventionnel Propos recueillis par Ouardirrhi Abdelaziz Que pouvez-vous dire de la journée mondiale des premiers secours ? Docteur Mohamed Saadaoui : Le 14 septembre, en tant que journée des premiers secours, met l’accent sur l’importance des gestes à adopter en cas d’urgence, notamment lors d’un arrêt cardiaque. Cette journée vise à sensibiliser le public sur la nécessité de connaître les techniques de réanimation, telles que la réanimation cardio-pulmonaire (RCP) et l’utilisation des défibrillateurs externes automatisés (DEA). En cas d’arrêt cardiaque, une intervention rapide peut augmenter considérablement les chances de survie. Où réside la gravité de l’arrêt cardiaque ? Un arrêt cardiaque se produit lorsque le cœur cesse de battre efficacement, empêchant ainsi le sang de circuler vers les organes vitaux, y compris le cerveau. Cela peut entraîner des lésions cérébrales irréversibles en quelques minutes. C est une urgence : chaque minute qui passe sans réanimation diminue considérablement les chances de survie. Après 4 à 6 minutes, les chances de survie diminuent de 10 % par minute.L’importance de la rapidité des secours est cruciale. Un accès rapide à des soins médicaux, y compris la réanimation cardio-pulmonaire (RCP) et l’utilisation d’un défibrillateur, peut faire la différence entre la vie et la mort.Les arrêts cardiaques peuvent être causés par des problèmes cardiaques graves, des maladies préexistantes, ou des facteurs de risque. Cela souligne la nécessité d’une attention médicale immédiate.En résumé, l’arrêt cardiaque est une situation extrêmement grave qui nécessite une réponse rapide pour maximiser les chances de survie. Est-il vrai que chaque minute compte  Oui, absolument. Il est effectivement communément admis que chaque minute compte lorsqu’il s’agit de sauver une vie en cas d’arrêt cardiaque. Des études montrent que les chances de survie diminuent rapidement sans intervention. Par conséquent, des actions rapides, telles que la réanimation cardio-pulmonaire (RCP) et l’utilisation d’un défibrillateur, sont essentielles pour maintenir le flux sanguin vers les organes vitaux jusqu’à l’arrivée des secours. Il est crucial de se diriger vers des formations sanitaires spécialisées dont les urgences cardiaques. Cela inclut notamment :Services d’urgence: les hôpitaux et cliniques dotés de services d’urgence sont équipés pour traiter les arrêts cardiaques et fournir des soins avancés.Centres de cardiologie : ces établissements offrent des soins spécialisés pour les maladies cardiaques et sont souvent dotés d’équipes expérimentées dans la gestion des urgences cardiaques. Quelle est l’attitude à adopter devant un arrêt cardiaque ? Appelez les secours. Composez immédiatement le numéro d’urgence pour alerter les services médicaux.Vérifiez la réactivité, tentez de réveiller la personne en lui parlant ou en lui secouant doucement les épaules.Vérifiez la respiration: si la personne ne réagit pas, vérifiez si elle respire normalement. Si elle ne respire pas ou si sa respiration est anormale (gasping), cela indique un arrêt cardiaque.Commencez la RCP:   – Placez la personne sur le dos sur une surface ferme.   – Positionnez vos mains l’une sur l’autre au centre de la poitrine.   – Effectuez des compressions thoraciques : poussez fort et vite (environ 100 à 120 compressions par minute), avec une profondeur d’environ 5 à 6 cm. Utilisez un défibrillateur: Si un défibrillateur externe automatisé (DEA) est disponible, allumez-le et suivez les instructions vocales. Placez les électrodes sur la poitrine de la personne et assurez-vous que personne ne touche la victime pendant l’analyse du rythme cardiaque.Continuez la RCP: Poursuivez les compressions thoraciques jusqu’à l’arrivée des secours ou jusqu’à ce que la personne commence à montrer des signes de vie.Ces actions peuvent faire une énorme différence et augmenter les chances de survie de la personne en arrêt cardiaque. Sommes-nous préparés en tant que citoyens pour entreprendre de tels gestes de premiers secours ? Il faut dire que nous avons du retard dans ce domaine. Des études indiquent que moins de 10% de la population connaît les gestes de premiers secours et la réanimation cardio-pulmonaire (RCP), ce qui souligne l’importance de la sensibilisation et de la formation.Vous savez, un jour ou l’autre, on peut tous être victime de brûlures, de saignements, ou d’arrêt cardiaque… C’est une situation d’urgence qu’il faut gérer. De ce fait, la maitrise des gestes de premiers secours est donc fondamentale pour bien réagir, c’est un enjeu de santé publique et de citoyenneté. Grace aux formations aux premiers secours, il est possible d’initier un très grand nombre à la réanimation cardio-pulmonaire (RCP) et à l’utilisation des défibrillateurs externes automatisés (DEA). Il est recommandé de commencer ces formations à un jeune âge ( 10 ans ), et de réactualiser ses connaissances au fil des ans. Ces formations sont souvent proposées par des associations de santé. Dans notre cas, nous avons mis en place un numéro d’urgence court et facile dédié aux urgences cardiaques, le 20 20 que vous pouvez contacter 24 heures sur 24. Ce numéro permet de vous mettre en contact avec un cardiologue et d’obtenir rapidement les conseils et les secours nécessaires en cas d’arrêt cardiaque, garantissant ainsi une réponse rapide et efficace pour aider ceux qui en ont besoin. Qu’en est-il de la prévention de l’arrêt cardiaque ? Oui, il est possible de prévenir l’arrêt cardiaque en adoptant certaines mesures et en prenant des précautions. Voici quelques stratégies de prévention à suivre si l’on veut prendre soin d son cœur. Il faut adopter un mode de vie sain :Avec une alimentation équilibrée,  consommer des aliments riches en fruits, légumes, grains entiers et protéines maigres tout en limitant les graisses saturées, le sel et le sucre.Faire de l’exercice régulier, c’est-à-dire pratiquer une activité physique au moins 150 minutes par semaine pour renforcer le cœur et améliorer la circulation sanguine.Surveiller les facteurs de risque : Contrôler la pression artérielle et le taux de cholestérol : Faire des examens réguliers pour détecter et traiter ces problèmes. Gérer le diabète: Suivre les conseils médicaux pour maintenir un bon contrôle de la glycémie.Éviter le tabac et l’alcool: Le tabagisme et une consommation excessive d’alcool sont des facteurs de risque majeurs pour les maladies cardiaques.Gérer le stress .Adopter des techniques de gestion du stress, comme la méditation, le yoga ou d’autres activités relaxantes.Suivre des examens réguliers, faire des bilans de santé réguliers pour détecter des problèmes cardiaques potentiels, surtout si l’on a des antécédents familiaux de maladies cardiaques.Reconnaître les signes d’alerte, être attentif aux symptômes tels que la douleur thoracique, l’essoufflement ou des palpitations et consulter un professionnel de santé si ces symptômes apparaissent. En intégrant ces stratégies dans sa vie quotidienne, il est possible de réduire le risque d’arrêt cardiaque et d’améliorer la santé cardiaque globale. L’article Pratiquer les bons gestes peut sauver des vies est apparu en premier sur ALBAYANE.