Un peuple, une foi inébranlable …

Alors que les adeptes de l’apocalypse fourbissent leurs armes de mauvaise augure, le Mali vogue inexorablement vers la « terre promise », celle qui a nourri l’espoir chez les Patrice Lumumba, Jomo Kenyatta, Modibo Kéita, Sékou Touré, Mouammar el Kadhafi, puis les Jerry Rowling, Thomas Sankara, et qui continue de nous abreuver de sa sempiternelle […]

Un peuple, une foi inébranlable …
   maliweb.net
Alors que les adeptes de l’apocalypse fourbissent leurs armes de mauvaise augure, le Mali vogue inexorablement vers la « terre promise », celle qui a nourri l’espoir chez les Patrice Lumumba, Jomo Kenyatta, Modibo Kéita, Sékou Touré, Mouammar el Kadhafi, puis les Jerry Rowling, Thomas Sankara, et qui continue de nous abreuver de sa sempiternelle sève sacrée. La sortie de la CEDEAO est théoriquement apocalyptique pour les Etats de l’AES, si l’on prêtait l’oreille aux sirènes de malheurs, qui annonce le chaos pour l’espace qui célèbre sa souveraineté et la prise en main de son destin par ses propres enfants sans diktat et conditionnalité. Il s’agit de rupture des liens de l’aliénation, le choix d’un développement endogène exclusivement consacré au bien-être des peuples sahéliens. Les cris de cœur d’Aimé Césaire, de Léon-Gontran Damas, de Mamadou Konaté ne voulaient pas dire autre chose, que s’élever contre le colonialisme, l’assimilationnisme. Aujourd’hui, après une relative libération des esprits (victoire du mouvement de la négritude), le continent africain est tombé sous le rouleau compresseur d’une nouvelle méthode de braquage des ressources africaines, par le déversement dans le sahel de hordes terroristes sous la couverture non pas de l’évangélisation, mais d’islamisme extrémiste : le terrorisme. Nouveau défi, nouvelle méthode ! Ces troupeaux d’extrémismes violents sont investis de mission : semer l’insécurité sous toutes ses formes dans le sahel, pour qu’échappent au contrôle des Etats, des régions entières immensément riches. On en est là et comme au temps des indépendances, les peuples soumis à la même épée de Damoclès ne peuvent que saisir la similarité de leur sort pour s’unir et organiser une riposte qui puisse être la plus implacable possible et libératrice du joug colonial de l’insécurité. Comme référence, ce n’est que par la guerre que le peuple chinois s’est affranchi du commerce de l’opium en menant «la guerre de l’opium » contre l’impérialisme de certains pays occidentaux. La confédération de l’AES a assumé la guerre qui lui est imposée, faire la guerre pour la paix. L’adage, « qui veut la paix prépare la guerre » ne date pas d’aujourd’hui. Le triptyque défense, diplomatie et développement, cher au talentueux ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Abdoulaye Diop est passé par là. Le Mali et les Etats du Sahel ont quitté la CEDEAO en janvier 2024 sans avoir à se plier à l’obligation d’observer le délai d’un an. Du point de vue de la CEDEAO, ce n’est qu’en Janvier 2025 que la décision prendra effet, suivant les textes de l’organisation sous-régionale. Selon les apôtres de l’apocalypse, les conséquences économiques et sociales seront fatales à ce qui reste de la résilience d’un peuple qui a faim. Pour alimenter la charge électrique qui attend notre pays, on égraine volontiers une batterie de mesures, comme : la fin de la libre circulation des personnes, des biens et des capitaux ; la rupture des accords commerciaux ; l’accès restreint aux financements régionaux ; les risques de détérioration des conditions de vie des populations. Mais cette liste de mauvaises intentions ne paraît que théorique, quand on se souvient des sortilèges prononcés au lendemain des sanctions de la CEDEAO, qui annonçaient la fin proche du pouvoir de transition, qui ne semble pas prendre de rides, des années après, qui, au contraire prend des grades. Les pays de l’AES érigés en Confédération présidée par le Général d’Armée Assimi Goïta, ont jusque-là tenu debout malgré les sanctions de la CEDEAO, et l’absence d’appui budgétaire pour le Mali depuis 2020. Le taux d’inflation n’est pas plus désastreux que dans les autres pays de la CEDEAO, pour la zone UEMOA, selon les données de la BCEAO. Le taux d’inflation 2023 est, pour le Bénin 2,7% ; le Burkina Faso 0,7% ; la Côte d’Ivoire 4,4% ; la Guinée Bissau 7,2% ; le Mali 2,1% ; le Niger 3,7% ; le Sénégal 5,9% ; le Togo 5,3%. Mieux, le Niger pétrolier et le Burkina Faso aurifère figurent parmi les plus fortes croissances en 2024 avec respectivement 9,9% et 5,5% pendant que le Togo est à 5,3% ; le Bénin à 6,5% ; la Côte d’Ivoire à 6,5% ; et le Sénégal à 6,0% (source Sikafinance). Avec une dette intérieure pressante, la situation au Mali est beaucoup plus préoccupante. Le Mali n’a pas reçu d’appui budgétaire depuis le coup d’Etat de 2020. L’Etat vit sur fonds propre à partir des recettes de douanes, des impôts et des domaines, principalement. La dette intérieure est de trois mille milliards de FCFA dont le paiement de 200 milliards est à l’ordre du jour par le ministère de l’Economie et des Finances. Cette situation expose les populations à la pauvreté, l’insécurité alimentaire et sanitaire, la cherté de la vie. Le riz est à 56 000 FCFA le sac de 100 kg ; le petit mil à 44 000 le sac de 100 kg ; le maïs à 26 000 FCFA le sac de 100kg ; le poisson frais : 1500 à 2 500 FCFA/ le kg ; la viande avec os à 3 000 FCFA ; le litre du carburant : l’essence à 750 FCFA ; le gasoil 650 FCFA. Les coupures d’électricité occasionnent des pertes à tous les niveaux et font galoper la pauvreté chez les individus et les entreprises, moteur du développement ; les inondations qui ont entrainé des pertes en vies humaines, mais aussi des pertes sur la production agricole (plusieurs hectares de terre cultivés ont été inondés) viennent s’ajouter aux affres de la guerre, une épreuve difficile pour les populations ; malgré l’esprit de stoïcisme sans faille dans la résilience, on reste humain avec un instinct de survie. Pendant ce temps, l’Etat tente d’alléger la souffrance des populations par des mesures qui s’avèrent insuffisantes, comme la récente baisse du prix du carburant de 50 FCFA sur le litre. Les populations tiennent difficilement et perdent de plus en plus la force d’une résilience qui a fait ses preuves, mais qui laisse entrevoir ses limites. Un vendeur ambulant m’a posé la question un jour, « la souveraineté, c’est pour le ventre des populations, la tête ou le territoire qui ne mange pas ?». Bonne question, et nombreux sont des Maliens qui en ont pour leur mental. Niveau de compréhension ? Lassitude d’une échéance qui fuit tel un miroir aux alouettes ? La tendance est que tous disent la vie d’accord, la souveraineté sur l’ensemble du territoire d’abord ! A bon entendeur …  B Daou