2ème Journée nationale de l’industrie
Romuald Djabioh
L’Université Mohammed VI Polytechnique (UM6P) de Benguerir a accueilli le 16 octobre 2024, la deuxième Journée nationale de l’industrie, placée sous le thème « Inaugurer une nouvelle ère industrielle portée vers et par la souveraineté, une vision royale au service du citoyen et des territoires». Cet événement a rassemblé des ministères, des institutions, des fédérations professionnelles et des acteurs privés, facilitant les échanges autour des nouveaux enjeux du développement industriel afin d’en maximiser le potentiel. Plusieurs conventions ont également été signées entre les différentes parties.
Le Maroc s’impose aujourd’hui comme une destination importante à l’échelle mondiale pour de nombreux secteurs de pointe. Lors de la Journée nationale de l’industrie à l’UM6P, le Chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, a mis en avant cet essor. Il a notamment insisté sur la stabilité politique et l’équilibre macroéconomique dont bénéficie le royaume, des atouts majeurs qui renforcent son rôle de leader dans divers domaines, tels que le cuir et le textile, l’agroalimentaire, ou encore les industries pétrochimiques.
Dans le même esprit, il a souligné que « les différentes stratégies industrielles ont été appuyées par un réseau d’infrastructures industrielles et logistiques de premier plan, à l’image du port Tanger Med, leader dans le bassin méditerranéen et en Afrique, d’un réseau autoroutier de 1 800 kilomètres, ainsi que par la mobilisation de 13 000 hectares de terrains industriels et la création de 150 zones industrielles… »
Hicham El Habti, président de l’Université Mohammed VI Polytechnique (UM6P), a pour sa part, exprimé sa satisfaction quant à la tenue de cet événement. « Nous sommes heureux d’accueillir, ici à Benguerir, la deuxième édition de la Journée nationale de l’industrie. Cet événement reflète l’engagement de l’Université à soutenir le secteur industriel tout au long de la chaîne de valeur : formation, recherche, innovation et entrepreneuriat. Cela témoigne également de la reconnaissance des secteurs public et privé envers les efforts déployés par l’UM6P ces dernières années pour renforcer la souveraineté technologique du pays, grâce à nos laboratoires et aux formations que nous avons développées. »
Arborant dans le même sens, Ryad Mezzour, ministre de l’Industrie et du Commerce a affirmé que « Cette célébration, alignée sur les orientations royales, qui se déroule cette année à Benguerir au sein de l’Université Mohammed VI Polytechnique (UM6P), constitue un pôle de savoir d’avant-garde. Cette institution innovante occupe une place centrale en tant que pilier de la souveraineté technologique du Royaume. L’écosystème industriel dans son ensemble est rassemblé ici : opérateurs économiques, acteurs publics, investisseurs et chercheurs, tous unis pour soutenir la nouvelle ère industrielle voulue par Sa Majesté le Roi Mohammed VI, que Dieu l’assiste. Cette dynamique industrielle renouvelée vise à consolider la souveraineté nationale tout en mettant l’accent sur la création d’emplois durables dans toutes les régions du Royaume. Nous sommes pleinement déterminés à réaliser cette ambition et à répondre aux attentes de Sa Majesté, que Dieu l’assiste. »
Ahmed Reda Chami, président du Conseil économique, social et environnemental. « Nous participons aujourd’hui à la Journée nationale de l’industrie, un événement majeur qui réunit les acteurs des secteurs public et privé, les entrepreneurs, l’écosystème industriel, ainsi que plusieurs ministres. Cette rencontre est l’occasion d’échanger sur l’avenir du secteur et les défis à venir. Au cours des 20 dernières années, le Maroc a fait des avancées notables en bâtissant une industrie moderne, tournée vers l’exportation, résiliente et durable. Cependant, de nombreux défis restent encore à relever pour consolider ces acquis. »
Dans le même esprit, il a illustré ses propos avec des exemples probants, en s’appesantissant dans un premier plan sur l’importance de sécuriser l’initiative entrepreneuriale. « Lancer et développer une entreprise reste aujourd’hui une tâche complexe pour les entrepreneurs. De nombreuses barrières administratives freinent ce processus et doivent être supprimées. L’objectif est de remplacer les autorisations par des cahiers des charges, sauf dans certains secteurs stratégiques et essentiels.. »
Ensuite, il a insisté sur la nécessité de renforcer la compétitivité des entreprises. « Pour cela, un véritable choc de compétitivité est indispensable. Les coûts de l’énergie et du foncier doivent être réduits, et la formation doit être assurée conjointement par le secteur public, le privé et les professionnels, qui sont les mieux placés pour identifier les profils adaptés à leurs besoins… »
Le troisième défi, tout aussi essentiel, est celui de l’innovation. Le Maroc n’investit pas suffisamment dans la recherche et le développement (R&D). Actuellement, nous y consacrons 0,8 % du PIB, alors que dans des pays comme la Corée du Sud, cette part atteint 4,5 %, et 2,3 % en moyenne dans les pays de l’OCDE. Cette faiblesse est en partie due à la réticence du secteur privé à s’engager dans la R&D. Il est donc crucial de renforcer la collaboration avec les universités et les centres de recherche pour combler ce retard… », a-t-il continué.
Chakib Alj, président de la CGEM, a souligné les progrès réalisés par le Maroc : « Le pays a accompli des avancées majeures, notamment en matière d’infrastructures et dans le secteur de l’électronique. Aujourd’hui, nous sommes prêts à franchir une nouvelle étape vers une industrialisation plus ambitieuse. L’optimisme des entrepreneurs est palpable, mais il est crucial de les accompagner avec des financements adaptés et la mise à disposition de terrains. L’administration doit également faire preuve de davantage de souplesse pour simplifier le parcours des investisseurs. L’investissement est inscrit dans notre ADN, et nous possédons désormais tous les atouts pour progresser. Il est temps de transformer ces opportunités en réalisations concrètes. C’est précisément l’objectif de cette journée : échanger, identifier les défis et co-construire des solutions pratiques. »
Il convient de souligner que plusieurs thématiques ont également été abordées, parmi lesquelles : Une industrie marocaine souveraine, enracinée dans son territoire et tirant pleinement parti du potentiel de ses régions ; Écosystèmes industriels : quelles stratégies pour une intégration en profondeur et une montée en gamme ? Transition énergétique, durabilité et gestion efficiente des ressources en eau. Ces échanges ont été marqués par la signature de plusieurs conventions, dont une visant l’intégration locale.
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