«Le Royaume s’est efforcé de remédier au cours des 25 dernières années au manque d’accès aux infrastructures de base dans les domaines de l’éducation, de la santé, de l’électricité et de l’eau».
Les regards se tournaient vers le siège du Parlement à Rabat où les députés ont reçu le Chef du gouvernement, Aziz Akhannouch. En application de l’article 100 de la Constitution et des dispositions du règlement intérieur, la Chambre des représentants a tenu, hier lundi, une séance plénière consacrée aux questions orales mensuelles adressées au Chef du gouvernement en matière de politique publique. L’intervention a porté sur 4 axes de développement en matière d’infrastructures durant les 25 dernières années. Il s’agit notamment des infrastructures de mobilité (routes, autoroutes, aérien, ferroviaire, ports…), les infrastructures de souveraineté (eau, énergie, industrie, digital…), les infrastructures sociales (écoles, santé, allocations sociales directes… et un meilleur ciblage via le RSU) et enfin les infrastructures territoriales (développement des villes, composantes sportives et culturelles, notamment dans la perspective 2030). Les dernières années ont été marquées par les efforts consentis par le gouvernement Akhannouch afin de porter les budgets de développement à des niveaux sans précédent.
Malgré les défis et les crises complexes auxquels il a été confronté, le gouvernement a augmenté le budget consacré aux investissements publics d’une manière sans précédent passant de 230 milliards de dirhams en 2021 à 335 milliards de dirhams en 2024, sachant que le projet de loi de Finances prévoit 340 milliards de dirhams pour l’année 2025. De même, le gouvernement a augmenté le budget alloué aux stratégies sectorielles.
C’est le cas notamment pour la stratégie Al Jayl Al Akhdar. Le budget alloué au secteur agricole est passé de 15,3 milliards de dirhams en 2021, à 19,5 milliards de dirhams en 2024 (et 20,2 milliards de dirhams dans le cadre du projet de loi de Finances pour l’année 2025). La stratégie touristique n’est pas en reste puisque le gouvernement a augmenté le budget alloué au secteur touristique pour passer de 1,3 milliard de dirhams en 2021 à 1,6 milliard de dirhams en 2024 alors qu’une enveloppe budgétaire de 2,6 milliards de dirhams est programmée dans le cadre du projet de loi de Finances pour l’année 2025. S’agissant de la stratégie Maroc Digital, le budget alloué au secteur est passé de 91 millions de dirhams en 2021 à plus de 2 milliards de dirhams en 2024 (et plus de 2 milliards de dirhams dans le cadre du projet de loi de Finances pour l’année 2025).
Transports
Par ailleurs, le gouvernement a veillé à consacrer des budgets importants pour mettre en œuvre le programme d’accélération et d’achèvement des infrastructures routières. Pas moins de 8,8 milliards de dirhams ont été alloués pour achever l’autoroute Tiznit-Dakhla, sur une longueur de 1.055 kilomètres sans oublier 2,5 milliards de dirhams pour accélérer les travaux liés à la triangulation de l’axe Casablanca-Berrechid et 7 milliards de dirhams pour le projet d’autoroute Guercif-Nador. Le renforcement du réseau aéroportuaire et la mise en œuvre de la feuille de route du tourisme ont permis d’atteindre des chiffres record avec 25,1 millions de passagers en 2019, 27,1 millions de passagers en 2023 et 24,3 millions de passagers sur la période de janvier à fin septembre 2024. En préparation de la Coupe du monde 2030, la capacité des différents aéroports sera augmentée pour atteindre 80 millions de passagers. Il s’agit notamment de développer et agrandir l’aéroport international Mohammed V afin d’atteindre 23,3 millions de passagers d’ici 2030. Il est question également de l’augmentation de la capacité de l’aéroport de Marrakech pour accueillir 14 millions de passagers attendus d’ici 2030 ainsi que la rénovation de l’aéroport d’Agadir dans le but d’augmenter sa capacité pour accueillir l’équivalent de 6,3 millions de passagers d’ici 2030. En outre, le gouvernement développe la connectivité maritime avec la construction de plusieurs ports. C’est le cas pour le port de Nador WestMed, pour un coût de 11,56 milliards de dirhams sans oublier le nouveau port de Dakhla Atlantique pour un coût d’environ 13 milliards de dirhams.
Enseignement et santé
Dans les secteurs sociaux, le gouvernement a augmenté les budgets alloués aux secteurs de l’éducation et de la santé. L’Exécutif a ainsi fait passer le budget de la santé de 18 milliards de dirhams en 2020 à plus de 30 milliards de dirhams en 2024 (et environ 33 milliards de dirhams dans le cadre du projet de loi de Finances pour l’année 2025). Pour sa part, le budget de l’éducation est passé de 62 milliards de dirhams en 2022, à plus de 85 milliards de dirhams en 2025. Il faut dire que le Royaume s’est efforcé de remédier au cours des 25 dernières années au manque d’accès aux infrastructures de base dans les domaines de l’éducation, de la santé, de l’électricité et de l’eau. Au niveau de l’éducation, le nombre d’établissements d’enseignement est passé de 7.455 en 1999 à 12.133 en 2024, soit la création de 4.678 établissements au cours de cette période, dont 62% en milieu rural. Le nombre d’établissements universitaires est passé de 73 pour l’année universitaire 1999-2000 à 162 pour l’année universitaire 2024-2025. De son côté, le nombre d’institutions affiliées à l’Office de la formation professionnelle et de promotion de l’emploi est passé de 185 en 1999 à 474 en 2024.
Ressources en eau
Le gouvernement s’est attaché à accélérer la mise en œuvre du Programme national d’approvisionnement en eau potable et d’irrigation (2020-2027), qui concrétise les Hautes directives royales visant à améliorer l’approvisionnement en eau afin de garantir les besoins du pays en eau potable à 100% et couvrir au minimum 80% des besoins en eau d’irrigation. Pour le développement de l’offre en eau, le Maroc a adopté des programmes stratégiques dans le cadre de sa politique des barrages, comme une approche proactive et à long terme pour éviter les conséquences liées au caractère limité et volatil de ses ressources disponibles. Parallèlement, le gouvernement s’emploie à accélérer la réalisation des grands projets de transfert d’eau entre bassins pour assurer la liaison hydraulique entre le bassin du Loukkous et le bassin de l’Oued de l’Oum Er-Rbia, dont la première tranche (entre le bassin de l’Oued Sebou et du Bouregreg) a été accomplie avec une enveloppe budgétaire estimée à 6 milliards de dirhams, avec une capacité de transport d’eau estimée à 15 mètres cubes par seconde (environ un million de mètres cubes par jour). Et pour continuer à soutenir la production de ressources en eau non conventionnelle, le gouvernement s’emploie à accélérer le rythme de réalisation des projets de dessalement de l’eau de mer et à développer une industrie locale de production d’eau dessalée tout en encourageant le recours aux énergies renouvelables pour sa production. Il a été question de poursuivre les travaux de 7 projets et de lancer les travaux de 9 autres nouvelles usines de dessalement de l’eau de mer à l’horizon 2030 (en plus des 14 stations actuellement disponibles). Le but est de passer d’une capacité actuelle estimée à environ 254 millions de mètres cubes à une capacité totale d’environ 1,7 milliard de mètres cubes par an d’ici 2030.
Souveraineté énergétique
Pour compléter les caractéristiques du leadership marocain dans le domaine des infrastructures de haut niveau, le Royaume continue de mettre en place un climat des affaires idéal pour attirer les investissements mondiaux. C’est le cas de l’Initiative royale visant à changer notre modèle énergétique et à améliorer la position du Royaume dans le domaine des énergies renouvelables, en tirant parti de ses capacités naturelles et de sa situation géographique privilégiée. Dans ce sens, le Maroc a intensifié ses efforts pour développer les infrastructures énergétiques, en particulier les sources d’énergie renouvelables, dans le cadre de sa stratégie de réduction des émissions de carbone et de renforcement de la souveraineté énergétique. Il s’agit de mobiliser les ressources nationales issues de l’énergie éolienne, solaire et autres, dans le but d’augmenter la part des énergies renouvelables qui doivent atteindre 52% dans le mix énergétique national d’ici 2030.
Afin de poursuivre la mise en œuvre de la vision de notre pays visant à promouvoir les énergies renouvelables et à accroître leur part dans le mix électrique, le gouvernement a œuvré au lancement du projet d’interconnexion électrique entre le sud et le centre du Royaume.
Ce projet vise à renforcer le réseau national de transport d’énergie en établissant une ligne d’interconnexion électrique entre la région de Boujdour-Dakhla et les régions du centre du Maroc, afin d’acheminer l’énergie renouvelable produite à un rythme élevé dans le sud jusqu’au centre du Royaume.
Souveraineté industrielle Industrie
Le gouvernement poursuit ses efforts pour renforcer le secteur industriel national, en accompagnant le rythme du système de production national et en favorisant sa transformation qualitative. Le réseau d’infrastructures technologiques et d’innovation industrielle a été réhabilité, dans le but de renforcer l’intégration locale dans les différentes chaînes de valeur industrielles et de développer de nouveaux métiers industriels. À cet égard, le gouvernement a procédé au lancement de 32 nouveaux projets de création et d’expansion de zones industrielles, de zones d’accélération industrielle et de zones d’activité économique, répartis sur toutes les régions du Royaume. Ces efforts permettront de créer un foncier industriel supplémentaire estimé à 3.700 hectares, soit une augmentation de 30% de la superficie totale actuelle (13.600 hectares), ce qui contribuera à créer de bonnes conditions d’accueil des projets d’investissement et à assurer une répartition territoriale optimale.