Les rebelles qui mènent depuis le 27 novembre une offensive fulgurante en Syrie ont affirmé avoir commencé à encercler Damas, tandis que l'armée nie s'être retirée de zones proches de la capitale.
"Nos forces ont entamé la phase finale de l'encerclement de la capitale, Damas", a lancé un important commandant de la coalition rebelle, Hassan Abdel Ghani, qui a affirmé que les insurgés s'étaient emparés de locaux des renseignements militaires près de Damas. "Damas vous attend", a indiqué dans un communiqué adressé aux rebelles Ahmed al-Chareh, le chef du groupe islamiste radical Hayat Tahrir al-Sham (HTS), en utilisant son vrai nom au lieu de son nom de guerre Abou Mohammad al-Jolani. HTS est à la tête de la coalition rebelle qui a déjà pris les deux grandes villes d'Alep (nord) et Hama (centre). L'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), une ONG basée au Royaume-Uni mais disposant de nombreuses sources en Syrie, a affirmé que les troupes gouvernementales s'étaient retirées de Homs, troisième ville du pays à environ 150 kilomètres de Damas. Le ministère syrien de la Défense a démenti le retrait de ses positions près de la capitale et de Homs. Le ministre syrien de l'Intérieur a déclaré que les forces militaires et de sécurité avaient mis en place un cordon "très solide" autour de Damas. L'armée syrienne a assuré qu'elle renforçait ses lignes de défense autour de Damas et dans le sud du pays. Bachar al-Assad est au travail à Damas, a déclaré la présidence syrienne, démentant des informations selon lesquelles il aurait quitté la Syrie. Paniqués, les habitants de Damas se sont précipités pour faire des réserves de nourriture et de médicaments pendant que les magasins fermaient leurs portes. Au moins sept civils ont été tués dans des frappes russes et syriennes près de Homs, a déclaré à l'AFP le directeur de l'OSDH, Rami Abdel Rahman, ajoutant que les forces gouvernementales avaient dépêché "d'importants renforts" pour contrer l'avancée des rebelles à Homs, une étape clé vers le siège du pouvoir à Damas. Le mouvement armé libanais Hezbollah, allié de longue date de la Syrie, a envoyé 2.000 combattants en renfort dans un de ses bastions en Syrie, proche de la frontière avec le Liban, a indiqué à l'AFP une source proche du mouvement pro-iranien. L'Irak a autorisé l'entrée sur son territoire de centaines de soldats de l'armée syrienne qui ont fui les combats avec les rebelles, ont indiqué à l'AFP deux responsables de sécurité, l'un parlant de quelque 2.000 militaires. Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, dont le pays est un allié de Bachar al-Assad, a déclaré qu'il était "inadmissible de permettre à un groupe terroriste de prendre le contrôle de territoires en violation des accords existants", en référence à une résolution de l'ONU en 2015 pour un règlement politique en Syrie. Bachar al-Assad "n'a pas saisi l'occasion" de dialoguer avec son peuple et d'aider au retour des réfugiés pendant une période de calme dans son pays, a déclaré le Premier ministre du Qatar, pays qui a soutenu les rebelles lors du soulèvement de 2011 écrasé par le pouvoir syrien. Le chef de la diplomatie iranienne, Abbas Araghchi, dont le pays est un autre allié de la Syrie, a estimé qu'un "dialogue politique" était nécessaire entre le gouvernement et l'opposition. Alors que l'OSDH a indiqué que les troupes syriennes s'étaient retirées de leurs positions dans la province de Qouneitra, qui borde le plateau du Golan annexé, l'armée israélienne a annoncé aider les forces de l'ONU à "repousser" une attaque en Syrie, à la lisière de ce secteur.